Notes de chevet

Édifices

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Les mois et les jours

Se succèdent ; mais

Le mont Mimoro

Demeure à jamais!

 

枕草

家は

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 月も日も

かはりゆけど

もひさにふるみ

室の山

 

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L'Impératrice nous dit alors : "Celles d'entre vous qui ont copié bien des fois le "Recueil ancien et moderne" auraient du se souvenir de toutes ces poésies" ; puis elle nous raconta cette histoire :

" Au temps de l'empereur Murakami[1], vivait une princesse qu'on appelait l'épouse impériale du Palais de l'universel éclat ; elle était fille du ministre de gauche qui résidait au Petit Palais de la Première avenue, et, pour sûr, vous en avez toutes entendu parler. Au temps où elle était encore une jeune princesse, son père, le ministre, lui disait en l'instruisant: " Étudiez d'abord l'écriture ; pensez ensuite qu'il vous faut , n'importe comment, arriver à jouer de la harpe à sept cordes mieux que personne ; enfin appliquez-vous à l'étude de façon à avoir toujours présentes à la mémoire toutes les poésies que contiennent les vingt volumes du "Recueil ancien et moderne".

L'empereur Murakami, à qui on avait raconté la chose, s'en souvenait ; un jour d'abstinence, il vint chez son épouse en cachant le "Recueil". Contrairement à l'habitude, il tira complètement l'écran derrière lui ; la princesse trouvait cela étrange ; mais l'Empereur ouvrit le livre, et commença de l'interroger: "Quelle est la poésie composée par tel auteur en telle année et en tel mois, et à quelle occasion a-t-elle été écrite?" La princesse comprit de quoi il s'agissait ; mais bien que ce fût seulement d'une plaisanterie, elle devait être terriblement émue en pensant que si la mémoire la trompait ou lui faisait absolument défaut, elle en aurait une honte extrême.

 L'Empereur fit venir deux ou trois dames, savantes en ces sortes de choses ; il leur ordonna de marquer le nombre des mauvaise réponses avec des pierres de go, et il recommença d'interroger la princesse. Quelle scène splendide et amusante ce devait être! En y songeant, on envie les personnes qui se trouvaient là, autour de Sa Majesté. L'Empereur pressait la dame de questions ; mais avant même qu'il eût fini de parler, toujours elle répondait avec sagacité, sans faire la plus petite erreur.
L'Empereur se disait qu'il l'arrêterait dès qu'il apercevrait dans ses réponses la moindre faute ou seulement la moindre incertitude, et il se sentait même jaloux de tant de savoir. Ils parcoururent ainsi les dix volumes ; l'Empereur déclara qu'il était tout à fait inutile de continuer ; il mit le signet dans le livre, et se retira dans son appartement. C'était, pour l'épouse impériale, un succès magnifique.

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[1]Père d'En.yû ; il régna depuis 947 jusqu'à sa mort en 967.

D'après la traduction d'André Beaujard (13)

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。「村上の御時、宣耀殿の女御と聞えけるは、小一條の左大臣殿の御女におはしましければ、誰かは知り聞えざらん。まだ姫君におはしける時、父大臣の教へ聞えさせ給ひけるは、一つには御手を習ひ給へ、次にはきんの御琴を、いかで人にひきまさらんとおぼせ、さて古今の歌二十卷を、皆うかべさせ給はんを、御學問にはさせたまへとなん聞えさせ給ひけると、きこしめしおかせ給ひて、御物忌なりける日、古今をかくして、持てわたらせ給ひて、例なら ず御几帳をひきたてさせ給ひければ、女御あやしとおぼしけるに、御草紙をひろげさせたまひて、その年その月、何のをり、その人の詠みたる歌はいかにと、問ひきこえさせたまふに、かうなりと心得させたまふもをかしきものの、ひがおぼえもし、わすれたるなどもあらば、いみじかるべき事と、わりなく思し亂れぬべし。

 

 

そのかたおぼめかしからぬ人、二三人ばかり召し出でて、碁石して數を置かせ給はんとて、聞えさせ給ひけんほど、いかにめでたくをかしかりけん。御前に侍ひけん人さへこそ羨しけれ。せめて申させ給ひければ、賢しうやがて末までなどにはあらねど、すべてつゆ違ふ事なかりけり。いかでなほ少しおぼめかしく、僻事見つけてを止まんと、ねたきまで思しける。十卷にもなりぬ。更に不用なりけりとて、御草紙に夾算して、みとのごもりぬるもいとめでたしかし。

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Chapitre 24 extrait du Texte complet en Japonais : University of Virginia Library, Japanese text initiative

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