Partie de go à Ono - tenarai


Partie de go à Ono. Tosa Mitsuyoshi(
土佐光吉). Feuille d'un album, couleurs et or sur papier, époque d'Edo 1612

Musée Kuboso, Izumi 和泉市久保惣記念美術館

La dame nonne est persuadée que la jeune inconnue est un don du bodhisattva Kannon destiné à  la consoler de la perte de son enfant. Elle se rend alors en pélérinage à  Hatsusé, haut lieu de vénération de Kannon. Sa protégée refuse de l'accompagner. Elle reste à Ono, avec Shôshô la nonne et une certaine dame Saémon. Voyant la jeune femme desoeuvrée, elles lui proposent de jouer au go. Au cours de la partie, celle-ci se révèle une joueuse de première force, ce qui enthousiasme Shôshô.

Le peintre montre les deux femmes s'affrontant au jeu de go. Curieusement, il a figuré la jeune inconnue avec les cheveux raccourcis, comme si elle était déjà entrée en religion. Au pied du plateau, devant Saémon, on distingue une lettre blanche pliée dans le sens de la longueur et nouée à l'une de ses extrémités. Il s'agit d'une missive du commandant que la jeune femme refuse obstinément de lire. Dehors, la pinède évoque le bruit du vent qui a remplacé à Ono celui de la rivière à Uji. Une des qualités les plus remarquables de cette peinture réside dans le décor des cloisons coulissantes. La première en partie dissimulée derrière un nuage doré, eprésente des bambous soupudrés de neige ; une autre figure un cerisier en pleie floraison et une trisième une variété de camélia dont les feuilles sont nervurées d'or.

 

Exercices d'écriture


Vous me faites mal, à vous voir toujours mélancolique ! Jouons au go ! dit la femme.
- Je n’y suis pas très sûre de moi, dit-elle, mais comme elle semblait malgré tout en avoir envie, l’autre envoya chercher le goban ; persuadée qu’elle était de gagner, elle céda l’avantage à la jeune femme qui toutefois se révéla de première force, si bien que ce fut elle, cette fois, qui commença dans la seconde partie.
- Madame sera bientôt de retour, j’espère ! Car je voudrais lui faire voir cela ! Elle est très forte, elle aussi, au go ! Monseigneur le Maître des Moines, qui est un amateur distingué, ne s’y croyait pas maladroit, au point qu’il se prenait pour le fameux Kisei-Daïtoku ; il avait donc porté un défi à sa soeur en lui disant que jamais il ne se laisserait battre par elle, mais pour finir, c’est lui qui a perdu deux
parties sur trois ! Et vous, vous me semblez bien plus forte que ce maître Kisei ! Ah, vous êtes étonnante ! s’écria Shôshô, emportée par son enthousiasme.
De la voir ainsi manifester pour ce jeu futile une passion qui n’allait guère avec son âge ni ses cheveux rognés sur son front de nonne, sa partenaire regretta de s’être laissé entraîner, et, prétextant un malaise, elle s’étendit.

手習

Tenarai

苦 しきまでもながめさせ給かな。御五を打たせ給へ」と言ふ。「いとあやしうこそはありしか」とはの給へど、打たむとおぼしたれば、盤取りにやりて、われはと 思て先ぜさせたてまつりたるに、いとこよなければ、又手なをして打つ。「尼上とう帰らせ給はなん。此御五見せたてまつらむ。かの御五ぞいとつよかりし。僧 都の君、はやうよりいみじう好ませ給て、けしうはあらずとおぼしたりしを、いと棋聖大徳になりて、さし出でてこそ打たざらめ、御五には負けじかしと聞こえ
給しに、つゐに僧都なん、二つ負け給し。棋聖が五にはまさらせ給べきなめり。あないみじ」とけうずれば、さだすぎる尼びたいの見つかぬに、物好みするにむつかしきこともしそめてける哉と思て、心ちあしとて臥し給ぬ。


Livre Cinquante-trois

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