Pour apprendre à manier les pierres, nombreux sont ceux qui débutent sur Internet, en jouant contre un ordinateur très pédago. Au Japon, cet art quasi divin est réservé à l’élite alors qu’en Chine, on y joue sur la place publique. Loin de ce vieil antagonisme, voici, étape par étape, le jeu expliqué aux non-initiés.
Première étape : se plonger dans la culture du go.
Né en Chine plus de deux mille ans avant notre ère, le go constitue, avec la musique, la calligraphie et la peinture, l'un des quatre arts royaux auxquels s'adonnaient empereurs chinois et japonais. Le go dépasse le simple cadre d'un jeu. Au Japon, c'est une institution : les hommes d'affaires inscrivent leur niveau sur leur carte de visite, et les joueurs professionnels gagnent au cours de tournois des salaires équivalents à ceux que touchent les tennismen occidentaux. Des théories font du go une métaphore de la mutation des mondes, avec au départ, un plateau-socle, sur lequel viennent se déposer des pierres. Les connexions qui s'établissent ensuite entre ces pierres évoqueraient même la toile du réseau web. Le but du go étant de construire des territoires, certains le comparent à l'art militaire ou à l'architecture. D'autres y voient le miroir de l'âme, chacun jouant en fonction de sa personnalité. D'autres encore le relient à la littérature puisque l'intuition et l'imagination importent davantage que le raisonnement. Mais tous s'accordent à y voir une drogue avant tout, en raison de l'accoutumance au jeu.
Deuxième étape : s’initier aux règles.
Sur un plateau appelé goban, il faut placer ses pierres afin de former le plus grand territoire possible et ainsi marcher sur les plate-bandes de son adversaire, en lui capturant ses pions. Celui qui a conquis le plus d’espace gagne.
Sur jeudego.org, les règles de base et des cours avec un prof interactif.
Troisième étape : apprendre au passage deux-trois mots en japonais.
Go, en chinois, veut dire jeu de l’encerclement. Une pierre est dite en atari lorsqu’elle est entourée par les pierres de l’adversaire et qu’il ne reste qu’un seul endroit de libre avant l’encerclement complet. Le moyo désigne le territoire potentiel à conquérir. Le kyu signale le niveau du joueur, sur une échelle de 20 (débutant) à 1 (expérimenté). Les plus forts passent ensuite au stade des dan.
Quatrième étape : jouer sur le web.
Testez vos connaissances fraîchement emmagasinées en affrontant des programmes. D'autant qu'aucun logiciel de go ne semble pouvoir battre le meilleur des joueurs, contrairement aux logiciels d'échecs qui peuvent calculer l'éventail de tous les coups possibles sur un damier de 64 cases (le champion du monde Kasparov a d'ailleurs perdu contre l'ordinateur Deep Blue ). Au go, impossible de prévoir tous les coups à l'avance sur un plateau de 361 intersections.
Gnugo, disponible en ligne et téléchargeable sur Palm.
Igowin : un logiciel gratuit à
télécharger sur son bureau.
Cinquième étape : adhérer aux communautés de
joueurs.
Sur Internet fleurissent des
serveurs où se retrouvent des passionnés de go venus de tous
pays.
Sur le serveur de Pandanet se
connectent des joueurs du monde entier. En anglais.
Une salle française est disponible sur le serveur
KGS (il faut installer Java sur son ordi).
Tous les visiteurs peuvent modifier et
alimenter le contenu de ce "wiki" (vite en hawaïen).
Sixième étape : entre
deux parties, s’offrir une pause.
Quel type de joueur de go êtes-vous ? Un
quizz en une vingtaine de questions.
En cas de panne, voici une base de données
pour résoudre les problèmes.
Septième étape : s’inscrire dans le club
de go le plus proche de chez soi
Sur le site de la Fédération
Française de Go, sont répertoriés tous les clubs de
France.
Huitième
étape : quitter son écran d’ordi.
Une fois
le rodage terminé, confrontez-vous à des adversaires réels.
Guettez les tournois. Ce sera l’occasion de suivre des
variations sur le thème du go, avec des parties " éclair
" menées en 10 minutes chrono, et des parties par équipes de
deux joueurs qui jouent à tour de rôle sans se parler.
Sur le site de la fédération française
de go, le calendrier des tournois.
Désormais,
le mot " Atari " n'est plus seulement une marque
d’ordinateur...