Jeu de Go : CALCUL DU SCORE EN FIN DE PARTIE

Texte proposé par J. Hossenlopp

B) Décompte en règle française, appliqué à une partie à handicap

Pour illustrer le décompte d’une partie à handicap, je me contenterai d’une partie théorique sur goban 9x9 et je n’aborderai pas le « décompte visuel », façon « Ing ».

• Le premier décompte, dit « normal » de la règle française prévoit que :

- en cas d’égalité de points, c’est Blanc qui gagne (ce qui équivaut à donner à Blanc un demi-point supplémentaire en fin de partie) ;

- Blanc reçoit (n-1) points, en compensation des (n-1) coups « qu’il n’a pas joué en début de partie », quand Noir a placé ses n handicaps sur le goban.

Habituellement, il n’y a pas de komi dans une partie à handicap[1]. Dans ces conditions, le plus simple est de calculer le score en fin de partie comme pour une partie à égalité (territoires  PLUS  pierres  vivantes)  et  d’ajouter  aux  points  de  Blanc  le  quasi-komi  de n – 1 + 0,5 points, soit n – 0,5 points[2].

• Le deuxième décompte, dit « rapide », est ici, pour les parties à handicap, particulièrement simple : on procède exactement comme pour une partie à égalité, mais avec un komi de un demi-point (ou bien avec la convention que « en cas d’égalité de points sur le goban, c’est Blanc qui gagne »). Ceci résulte du fait que Noir a posé, en début de partie, n-1 pierres de plus que Blanc, n étant le nombre de pierres de handicap. Ces n-1 pierres noires supplémentaires font habituellement partie des pierres vivantes faisant frontière des territoires de Noir et elles compensent exactement les n-1 points donnés à Blanc lors du décompte « normal » pour compenser les coups que Banc n’a pas joués en début de partie. Le procédé du décompte reste évidemment identique même si Blanc a capturé tout ou partie des pierres de handicap. Bien entendu, la procédure de fin de partie ne change pas, que la partie soit à handicap ou non ; cette procédure ne change qu’en fonction du procédé de décompte choisi.

Voici la partie à trois pierres de handicap qui sera comptée selon le décompte « normal » et selon le décompte « rapide » :

Après le coup 28 de Noir, Blanc passe, Noir passe, et la partie est finie.

1) Décompte « normal »

Avec son coup 25, Blanc a capturé la pierre noire 4 qu’il a tout simplement remise dans le bol de Noir. En passant^[3], après le coup 28, les deux joueurs n’ont pas donné de « pierre de passe » à leur adversaire, ce qui serait évidemment inutile avec ce décompte.

À la fin de la partie, il reste une pierre morte sur le goban (pierre « x » du diagramme 2). Cette pierre est également remise dans le bol de Noir.

Pour compter les points de Noir, on commence par compter ses territoires, en déplaçant si besoin des pierres noires pour faciliter le décompte, mais en ayant bien soin de ne pas modifier la frontière entre les zones de Blanc et les celles de Noir. Au besoin on peut aussi échanger des pierres entre le bol et le goban, puisqu’on ne s’intéresse qu’au total « pierres vivantes PLUS territoires ».

Ici on s’est contenté de déplacer 5 pierres noires vivantes. Sur le diagramme 3, on voit que Noir a maintenant deux territoires, l’un, marqué « x », de 18 points (2 x 9), l’autre, marqué « y », de 10 points, soit 28 points de territoire. Pour compter ensuite les pierres noires, on a fait un tas de 10 (diagramme 4) ; et il reste un petit tas de 5, soit 15 pierres au total, ce qui fait 43 points (28 + 15) pour Noir.

On pourrait se contenter de compter les points d’une seule couleur en comparant le total obtenu à la moitié des points à distribuer. Pour un petit goban, comme ici, il est plus simple de calculer aussi les points de Blanc.

Diag. 3

Diag. 4

Le diagramme 5 est issu du diagramme 2, où la pierre « x » a été enlevée et où 4 pierres blanches ont été déplacées (on n’a procédé à aucun échange entre les pierres blanches sur le goban et les pierres du bol de Blanc). À ce stade, le territoire de Blanc peut être compté facilement : 18 points (points « x » = 2*9) plus 6 points (points « y » = 2*3), soit 24 points. Sur le diagramme 6, on a déplacé deux autres pierres blanches pour compter très simplement les pierres blanches vivantes sur le goban, soit 14 pierres. Blanc a donc un total de 40,5 points : 24 + 14 + 2,5 (le « quasi-komi »). On trouve donc une différence de 2,5 points en faveur de Noir.

Diag. 5

Diag. 6

2) Décompte « rapide »

Si on a choisi ce décompte, Blanc doit passer en dernier (ou bien il doit « donner à Noir une pierre supplémentaire », ce qui est équivalent).

Blanc a capturé une pierre en cours de partie : c’est la pierre « c » qu’il a replacée ici dans le territoire de Noir (diagramme 7). Il y a également placé la pierre « X » qu’il a retiré du diagramme 2 après la fin de la partie.

Sur ce diagramme 7, Blanc a aussi placé la « pierre de passe » que Noir lui a donné quand il a passé et il a déplacé les trois pierres « y » pour faciliter le décompte.

Ainsi le décompte du territoire de Noir est devenu fort simple : 18 points à gauche et 7 points en bas, soit un total de 25 points.

De son côté, Noir a replacé dans le territoire de Blanc les 2 pierres de passe « p » et il a déplacé les 2 pierres « y » pour compter plus facilement le territoire de Blanc, qui est seulement de 2*9 + 4 = 22 points. Si on y ajoute le demi-point qui empêche les parties nulles, Blanc n’a que 22,5 points, soit toujours 2,5 points de moins que Noir.

Comme on pouvait s’y attendre, cette différence de points entre Blanc et Noir est toujours exactement la même, quelle que soit la méthode de décompte utilisée.

[3] Il importe de jouer soigneusement tous les damé avant de passer, ce qui n’est pas toujours nécessaire en règle japonaise. En outre, mieux vaut prendre l’habitude de passer clairement en fin de partie plutôt que de se contenter d’une interrogation ambiguë du type « je crois qu’il n’y a plus rien ? ». En tournoi, il serait très incorrect de demander « où faudrait-il que je joue ? ».

Version imprimable en PDF

Dernière mise à jour le 29/11/12

Retour Go