Retour au sommaire de l'anthologieTesuji essentiels et manœuvres de base

Il s'agit d'un article écrit par Denis Feldmann à l'usage des clubs
et publié ultérieurement dans les numéros 76 à 84 (1997-1998) de la Revue Française de Go

 

Introduction

Cet ensemble constitue un répertoire de base destiné à être maîtrisé par les joueurs de niveau environ 3èm kyu, ce qui ne signifie pas qu'il soit trop dur pour des joueurs plus faibles, bien au contraire. Disons plutôt que la connaissance de ces possibilités ne peut faire de mal quel que soit le niveau; beaucoup de ces coups sont des tesuji de principe qui améliorent la position (et le style) même lorsqu'on ne les “comprend” pas, et qui, souvent, doivent être joués de confiance, en contrôlant seulement qu'ils ne soient pas réfutés trivialement.

Certains des phénomènes sur lesquels reposent ces manœuvres ont été rappelés et commentés dans les solutions, mais les connaissance des mécanismes élémentaires du jeu (disons au niveau 10èm kyu) sont supposées acquises; dans la logique d'un répertoire “complet”, il faudrait les rappeler d'abord, c'est ce que fait par exemple le livre de Davies (Tesuji, Elementary Go Series vol.3) dont ce texte est en partie inspiré.

Les positions données ici (extraites pour la plupart d'une encyclopédie japonaise) sont, le plus souvent, des positions de référence (des joseki et leurs continuation, des situations fréquentes, la marche naturelle des pierres, etc.). Elles ont été classées par objectif (autant que possible, car un bon coup a souvent plusieurs objectifs ...), et dans chaque section par difficulté croissante. enfin, elles sont subdivisées en trois types : 
- des positions fondamentales, indiquées en gras
- des positions d'application, où le mécanisme peut être en partie caché par des pierres parasites
- des positions de lecture, marquées du sigle **, pas forcément très difficiles, mais demandant un contrôle soigné de toutes les résistances envisageables.

On tirera le meilleur parti de l'étude en essayant d'abord de résoudre la position sans poser de pierres (mais on peut reproduire les diagrammes sur un goban, et c'est même préférable); en particulier, on considérera avec soin toutes les possibilités de contre. La solution n'en sera en général que plus instructive; après l'avoir étudiée, on essaiera de l'apprendre par cœur (au moins en ce qui concerne les positions fondamentales), comme on le ferait pour un joseki. On cherchera enfin (ce qui facilitera l'apprentissage) à repérer ce qui caractérise ces positions (nombre de libertés, distance au bord, pierres amies et ennemies en position critique, etc.) en tentant de voir si les tesuji persistent lorsqu'on les modifie.

En ce qui concerne les solutions, il faut remarquer qu'il y a une importante différence de nature entre les tesuji de principe et les tesuji décisifs (cette distinction étant due à P.Aroutcheff) : dans le premier cas, on peut parler (comme pour un joseki) de séquence optimale pour les deux joueurs, et c'est elle qui constitue la solution.; dans le second cas, le coup “marche” même face à la résistance la plus obstinée et alors, si la solution proposée indique en effet cette résistance et son échec, ce qui devrait être joué en partie réelle (du moins si l'on est respectueux des capacités de lecture de son adversaire) est en général bien différent, ne serait-ce que pour ne pas gaspiller des menaces de ko; ces solutions “pratiques” n'ont, le plus souvent, pas été montrées.

Enfin, certains diagrammes commentent des coups inférieurs au tesuji correct mais ce travail n'a pas été fait partout; c'est un utile exercice complémentaire (permettant aussi de mieux juger de l'intérêt du tesuji par rapport au coup banal) que de terminer ainsi l'analyse.

Les positions