Les neufs vénérables de la montagne des parfums 

Xiangshan jiulao

Trésors du musée national du palais, Taipei.

La scène représentée ici s'inspire de la biographie de Bai Juyi dans la Nouvelle histoire des Tang : "Bai Juyi habitait dans le quartier de Lidao de la capitale de l'est (Luoyang) : il y faisait pousser des arbres à côté d'un étang, y avait déposé des rocailles qu'il nommait la montagne des parfums, et fait aussi creuser huit petits ruisseaux. Lui même s'était surnommé le Maître qui fredonne dans son ivresse ( Zuiyin xiansheng)... Il réunissait en ce jardin, pour en goûter le plaisir, ses amis, Hu Gao, Ji min, Zheng Ju, Liu Zhen, Lu Zhen, Zhang Hui, Di Jianno et Lu Zhenyan, tous d'un âge vénérable et retirées des charges. Ils forçaient l'admiration de tous, aussi furent-ils représentés dans une peinture sous le titre : Les Neuf Vénérables."Neuf Vénérables

Un grand pin divise la peinture en deux parties. Assis à une table de pierre, à gauche, deux vénérables sont absorbés dans une partie de go, sous le regard d'un troisième. Un serviteur se tient en retrait, muni d'un éventail. Les six autres amis sont dans la partie droite, l'un deux, coiffé de fleurs, esquisse des mouvements de danse, trois autres se promènent en bavardant, suivis par deux serviteurs portant qui un sac, qui des livres et des rouleaux de peinture. Derrière un rocher, les deux derniers contemplent une peinture tandis qu'un autre serviteur traverse un bosquet de bambou tout au fond du jardin pour leur apporter d'autres rouleaux. 

La composition de cette oeuvre de format ovale est très originale. Le peintre a employé des couleurs avec une antique élégance, tout comme les personnages sont représentés dans un style archaïsant. Les expressions des visages sont réalistes et animés. Le dessin est vigoureux et naturel. Tant par ses qualités que par sa composition, nous pouvons ranger cette oeuvre parmi les exemples les plus accomplis des feuilles d'album en vogue sous les Song du Sud. Elle n'est pas signée et ne porte aucun colophon permettant de l'identifier. Oeuvre anonyme des Song, son style est cependant très proche de celui de Liu Songnian.

 

Anonyme (XIIIe siècle), dynastie des Song du Sud

Peinture, couleurs sur soie , 23,8 x 24,8

Wanfan huace n° 19

Dernière mise à jour, le 29 Nov 2012

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